Vous êtes ici : Accueil > C.D.I. > Contr’Infos : journal du collège > Les News du collège > Un conteur africain au collège
Publié : 27 novembre 2012
Format PDF Enregistrer au format PDF

Un conteur africain au collège

Gervais Lakosso, conteur originaire de la République Centrafricaine est intervenu au collège pendant deux jours avant les vacances de la Toussaint, auprès de plusieurs classes de 6eme et de 5eme.

Pour nous les 6eme1, voilà comment s’est déroulée la séance : après s’être présenté rapidement, le conteur nous a fait voyager dans son pays grâce à ses histoires.

Cela nous a plu, car il nous a fait participer et parce qu’il utilisait sa guitare pour chanter des airs africains.

 

La séance s’est terminée par une interview à laquelle il a répondu très gentiment et que vous pouvez lire ci-dessous.

AUXANE - CAMILLE - OCEANE

 

1. Dans quel but êtes-vous venu nous raconter ces contes ?

C’est dans le cadre du programme d’échanges entre mon pays et plusieurs villes du Centre de la France. C’est aussi et surtout pour partager avec vous la plus grande richesse de mon pays qui est sa culture à travers le conte, les paroles de sagesse et les chants. L’argent collecté sera reversé au Festival du conte et de l’oralité qui manque de soutien sur le plan national.

 

 

2.Etes-vous un griot ou un conteur ?

Je suis un conteur. Dans ma culture, le griotisme n’est pas pratiqué. Sachez que les fonctions du griot se distinguent radicalement de celles du conteur. Faites vos recherches et vous verrez !

3. Depuis combien de temps êtes-vous conteur ?

C’est en 1996 que j’ai commencé à pratiquer le conte comme discipline artistique. J’en ai fait mon métier depuis 2001.

4. Êtes-vous l’auteur des contes que vous nous présentez ?

Je suis l’auteur de certains des contes que je dis. Mais la plupart vient du répertoire traditionnel du pays Mbängï (l’ethnie de mon père) et quelques-uns des répertoires des autres sociétés humaines de Centrafrique.

5.Comment avez-vous appris ces contes ?

Le conte fait partie de l’éducation des enfants en Centrafrique. J’en ai beaucoup écouté depuis mon enfance. Pour garnir mon répertoire, je suis allé collecter les contes à Mbängï, le village dont je suis originaire par mon père. J’ai prévu de me rendre à Ndenga, village dont je suis également originaire par ma mère pour enrichir mon répertoire des contes et paroles de sagesse de cette culture.

 

6.Les contes que vous racontez sont-ils réels ou imaginaires ?

A mon avis, aucun conte n’est réel. C’est de l’imaginaire, c’est l’interprétation du monde et de son entourage... Bien sûr, ce sont les réalités de la vie qui ont inspiré ces contes.

7. Lisez-vous des histoires aux enfants de votre village ?

Je ne lis pas, il m’arrive de raconter des histoires aux enfants dans mon pays.

8. Parlez-vous une autre langue que le Français ?

Bien sûr. Je parle et écris parfaitement le Sängö, la langue nationale de Centrafrique. Je parle le Mbängï (un sous groupe du Ngbandi, langue parlée à l’Est de la Centrafrique et au Nord de la République démocratique du Congo), le Mandja (originaire du Centre nord de la Centrafrique ). Je parle aussi l’Anglais.

9. Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier de conteur ?

La rencontre avec les gens qui écoutent mes histoires. Ce sont des moments magiques à chaque fois. Les voyages à travers le monde sont ausi très agréables et enrichissants. J’apprends beaucoup partout où je vais.

 


10. Avez-vous un autre métier ?

Oui, à coté des contes et de la musique, je suis également animateur socioculturel spécialisé en éducation populaire par les arts, formateur de formateurs en alphabétisation créative et en animation des programmes de développement socio-économique et aussi expert en ingénierie culturelle, option management et communication de programme et projet culturel. Je suis directeur d’une ONG (organisation non gouvernementale) d’action culturelle et d’animation pour le développement et d’un festival international du conte et de l’oralité dans mon pays.